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"Photo tirée de la série Workin' Moms"
Grossesse

Qui a dit qu’une deuxième grossesse était sans surprises ?

Une deuxième grossesse c’est plus facile ou plus compliqué qu’une première ? Les deux, ma générale !

Chloé est une de nos contributrices à l’humour mordant. Tous les mois, elle partage sur Rockie son expérience de la vie. Tu peux retrouver toutes ses autres chroniques en cliquant ici, sans oublier de la suivre sur Instagram !

Dans ma chronique du mois dernier, je faisais état de la satisfaction qui m’habite quant à la parentalité. Mon mari partage mon point de vue puisque la paternité lui a permis de rencontrer l’amour de sa vie, et que depuis son atterrissage sur Gagaland il y a trois ans de cela, on ne l’a jamais revu de par chez nous.

Le convaincre de réitérer l’expérience n’a pas été trop difficile et nous nous sommes relancés dans l’aventure, persuadés de savoir ce qui nous attendait. Ce n’était bien entendu pas le cas.

La première grossesse surprise VS les essais planifiés

Par rapport à ce qu’on avait planifié avec mon mari, je suis tombée enceinte de ma fille environ deux ans trop tôt. Si le choc a été immense, découvrir à deux mois de grossesse qu’un enfant avait décidé de s’incruster éhontément dans nos vies a eu le mérite de m’épargner le stress provoqué par l’incertitude de la période de préconception.

Pour cette potentielle deuxième fois, je me suis promis de faire confiance à la vie et de prendre les choses comme elles venaient. C’est donc tout naturellement que j’ai installé trois applications censées suivre mes cycles (je parle de « mes cycles » au pluriel car selon le tracker choisi, le cycle en question durait 28, 30 ou 31 jours.).

Dans les petites villes comme la mienne, tu as toujours un habitant marginal qui alimente les légendes urbaines locales et fait peur aux enfants : le vieux barbu aux 150 chats, la ventriloque aux serpents… Moi, j’étais la folle aux tests de grossesse. Je les achetais par lot de quinze dans l’espoir de trouver celui qui fonctionnerait enfin, inclinant le bâtonnet à 360° les soirs de pleine lune, plissant les yeux à m’en décoller la rétine pour tenter de déceler la moindre ombrette de barre.

Ces phases de test compulsives m’ont confrontées à une accablante réalité : l’écrasante majorité des tests de grossesse vendus dans le commerce sont défectueux (en revanche, ma mauvaise foi va très bien) et j’ai dû en essayer une bonne centaine avant d’en dénicher un qui a fini par fonctionner.

Le glow de la première grossesse VS la fin de toute dignité

Je pense que c’est bien que je n’aie pas rencontré Beyoncé durant ma première grossesse, car je n’aime pas éveiller la jalousie chez mes sœurs. Je battais le bitume, petit bidon mutin en avant, la joue rose et le cheveu brillant, persuadée dès le deuxième mois que mes légers ballonnements trahissaient ma féconde condition (non).

Monsieur papa et moi étions ravis de retrouver cet état gracieux qui avait jalonné nos débuts de couple parental plein d’espoir. Malheureusement, même si une deuxième grossesse se déroule correctement sur le plan médical, le terme « deuxième » sous-entend souvent que la première a laissé des traces.

La plus flagrante étant l’excroissance semi-autonome de quinze kilos qui court présentement autour de ma table basse en hurlant. Il me semble dorénavant clair que l’épuisante créature œuvre ardemment pour mon trépas tant elle affiche un mépris total des règles de base qui m’imposent de ne pas porter de charge lourde, et de me reposer autant que je peux. Surtout la nuit, où on est censé dormir, n’est-ce pas ?

L’image de Queen B s’efface doucement mais mon Jay-Z de salon m’assure que ce n’est pas grave si cette fois-ci, je ressemble à Reine Cachalot. Échouée sur le sol de ma cuisine comme on s’échoue sur le sable humide et froid, j’implore qu’on me laisse mourir en paix, exténuée par le lave-vaisselle que je viens de vider partiellement.

Ma

sage-femme m’a sobrement expliqué que « le corps apprend et se souvient », c’est probablement pour ça qu’à six mois et demi de grossesse, j’ai l’air enceinte de 30 ans.

L’insouciance de la débutante VS la lucidité raisonnable de la cumularde

J’ai placé ma première grossesse sous le signe du consumérisme décomplexé et j’ai joyeusement saigné mon compte en banque chez tous les revendeurs d’articles de puériculture sponsorisés par mon thread Facebook et Instagram. À moi les pyjamas cousus de pétrole, d’ossements d’arbres sacrés amazoniens et de larmes de mineurs exploités sous le prétexte fallacieux que quand tu mets le bébé dedans, il ressemble vaguement à un renard.

Puis je suis devenue mère et j’ai vu des choses, des choses que je ne peux oublier. Chaque nuit, je suis hantée par le souvenir de ces geysers jaillissant sans crier gare des tréfonds de mon enfant pour incruster en profondeur les petits tissus mignons qui composaient jadis ces pyjamas hors de prix. Aucun d’eux n’est sorti indemne de l’infamie et malgré de nombreux lavages, tous arborent encore les stigmates du transit enthousiaste d’un bébé friand de lait.

Devenir mère m’a également doté d’une conscience fataliste et je ne peux plus rentrer chez Primark sans avoir l’impression d’être personnellement responsable du rétrécissement dramatique de l’espace vital des ours polaires. Après avoir passé ma première grossesse à écumer tous les magasins de puériculture d’Europe à la recherche du dernier gadget inutile, je recycle dorénavant mes vieux torchons pour en faire des langes et j’écume les surplus milliaires à la recherche de lots de pyjamas pas trop troués.

La peur de l’inconnu VS la sérénité de celle qui sait

J’ai toujours été familière du fait suivant : en rejoignant les rangs des parents du monde entier, j’acceptais tacitement d’abandonner ma liberté et de confier mon existence à un souverain omnipotent qui dorénavant régenterait ma vie.

En m’abandonnant sans résistance à ces desseins sacrificiels, je ne devais pas m’attendre à en retirer quelconque satisfaction matérielle, et certainement pas de reconnaissance. Les nuits qui mènent à l’amour inconditionnel sont longues et solitaires, mais l’abnégation et la joie d’avoir mis au monde de petits êtres épanouis et en bonne santé était censée suffire à me combler. J’avais comme un doute qui m’a rongé tout le long de ma première grossesse, au point de remettre notre choix en question à maintes reprises.

Pour cette deuxième fois, je me pose parfois des questions quant au caractère de l’enfant à venir et sur notre capacité à gérer deux petits humains dénués de la moindre notion de contrat social…. Mais c’est tout.

Mes pensées sont rapidement interrompues par notre monarque absolu qui sollicite les applaudissements de son public alors qu’elle nous régale d’une chanson dédiée au Père Noël. Mon créneau suivant de disponibilité intellectuelle ne se libère qu’à 21 heures.

Entre temps, j’ai préparé le dîner, bouclé un article, lu trois histoires et ai fait fi des recommandations médicales en parcourant la chambre de ma fille à quatre pattes pour vérifier qu’il n’y avait pas de crocodile sous le lit (la réponse va vous étonner). Alors autant vous dire que, présentement, je ne rêve que d’aller dormir et savoir si, oui ou non, je suis enceinte de la réincarnation de Dracula ne m’importe que très moyennement. Je saurai gérer quoi qu’il arrive, je l’ai déjà fait.


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