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Parentalité

Pourquoi devenir mère a été la meilleure décision de ma vie

Cette lectrice de Rockie est mère de deux enfants, et après avoir lu notre témoignage sur le regret de la maternité, elle a eu envie de nous raconter à quel point devenir mère avait fait d’elle une femme heureuse et plus affirmée.

Avant toute chose je tiens à clamer haut et fort que j’ai toujours défendu la liberté de choix d’être parent ou non, notamment lors des repas familiaux ou des fêtes de mariage pendant lesquels les injonctions à procréer sont monnaie courante. Je suis très heureuse de lire des articles sur Rockie et ailleurs traitant des femmes ne voulant pas d’enfant, ou regrettant d’en avoir eu. Il est vrai que ces voix ont du mal à se faire entendre sans jugement, il est donc nécessaire de les diffuser.

Ceci dit, autour de moi, et dans les différents médias que je lis/écoute (très orientés féministes), j’ai l’impression de n’entendre plus que ces voix là, et aussi qu’avoir des enfants ce n’est pas la panacée. Certes… Mais la conséquence de tout cela c’est que je me retrouve à me demander si mon épanouissement dans la maternité peut se combiner avec mes convictions féministes, et que je devrais peut-être le taire, l’enfouir, et plutôt questionner le choix que j’ai fait d’avoir des enfants. Je me suis récemment surprise à m’excuser d’aimer être maman pendant une conversation avec des ami·e·s !

Défendre la liberté de choix

C’est pour ça que j’écris ce texte aujourd’hui. Je ne pense pas que je dois enfouir cela, m’empêcher d’aimer mes enfants et mon rôle de maman pour répondre à une nouvelle injonction (bon, j’y vais fort, je sais) car je veux avant tout défendre la liberté de choix.

Alors je voulais apporter mon eau au moulin de la parentalité, et vous conter comment devenir mère m’a vraiment donné la sensation d’être complète. Quand je l’ai réalisé, je n’ai pas voulu me l’avouer à moi-même me disant « ouais, c’est ça, tu ne peux pas être vraiment une femme sans être mère… ». Mais force est de constater que je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau que depuis que je suis maman.

Bon, c’est vrai que je le suis dans des conditions idéales : pas de souci financier, un couple solide, heureux, un papa très présent, à l’écoute, qui partage et fait de son mieux pour prendre sa part de charge mentale. Et aussi, je ne suis pas tombée enceinte par accident. C’était un vrai choix.

Est-ce que je serai à la hauteur ?

Un choix qui n’a pas été facile à prendre. Quand la question est devenue très concrète : arrêter ou pas la contraception pour procréer, j’ai flippé, et j’ai dit STOP !! Il m’a fallu quelques mois pour démêler mes pensées. Est-ce que je veux vraiment un enfant ? Est-ce que je ne le fais pas pour mon compagnon, pour mes parents, pour la société, pour tous ceux qui me disent que je suis douée avec les enfants et que je ferai une super maman ? Est-ce que je serai à la hauteur ? Est-ce que je ne vais pas élever un monstre ? Est-ce que je vais l’aimer (même si c’est un monstre) ? Est-ce que je vais réussir à le regarder sans le comparer aux autres ? Est-ce que ça ne va pas détruire mon couple, me faire prendre du poids, déformer mon corps, anéantir ma vie sexuelle, me faire tomber en dépression post-partum ?

Sans me prendre la tête H24, un jour, c’est devenu clair sans élément déclencheur : ok, je le fais, pour moi, parce que je peux le faire. Moi qui d’habitude anticipe tout, me projette dans tout ce que j’entreprends, pendant toute ma grossesse je n’ai pas réussi à me projeter dans la mère que je serai. Et puis ma fille est née. Je l’ai aimée petit à petit. Et j’ai adoré ça. J’adore encore ça.

Je suis capable de tout

Cela fait maintenant trois ans que je suis maman, et grâce à cela je suis plus forte qu’avant. Pour mes filles, je suis capable de tout. Avant, je m’écrasais très/trop facilement devant tout le monde, mais maintenant je suis capable de dire non, de dire quand je ne suis pas d’accord, d’affirmer mes positions. Et cela, en face d’inconnus comme en face de mon compagnon.

Pourquoi le fait d’avoir mis au monde deux enfants me donne ces capacités ? Parce que je veux que mes filles soient capables de faire la même chose plus tard, alors je n’ai pas d’autre choix que de leur donner l’exemple. Même si ça n’est pas toujours facile, je dois encore me battre contre mon syndrome de l’impostrice, je me rends compte que j’aime m’affirmer et que je le fais de mieux en mieux.

Un amour immense

L’amour que je donne et que je reçois en tant que parent est incomparable. C’est vraiment grisant de se rendre compte de l’amour inconditionnel que je voue (pour l’instant) à mes filles. Je suis bien consciente que cela évoluera peut-être lorsqu’elles seront adultes, mais pour l’instant je trouve incroyable la joie que me procurent mes enfants. Et le regard que me lance mon bébé quand je la nourris, quand je joue avec elle me dit que c’est réciproque.

J’ai un peu honte de l’avouer mais j’aime l’amour de mes enfants et j’aime leur être indispensable. Alors que je n’ai jamais ressenti cela dans une relation amoureuse, au contraire, j’ai fui des situations où je me retrouvais l’infirmière ou la mère de l’autre, ou une autre relation où j’étais mise sur un piédestal.

Être indispensable pour un homme m’a toujours fait fuir mais être indispensable pour mes enfants me plaît. (Mais rassurez-vous, je prône l’autonomie des enfants au maximum et adore entendre ma fille me dire « Non, toute seule !! ».)

Mieux se connaître et apprendre à s’accepter

Ce qui m’amène à autre chose : devenir mère m’a permis de mieux me connaître et m’accepter. Comme de nombreux parents, je m’efforce de faire de mon mieux pour éduquer et surtout pour vivre avec mes filles. Et cela m’oblige régulièrement à me mettre face à mes propres contradictions, angoisses, peurs, mensonges. Je ne les résous pas pour autant mais je les conscientise, les accepte et m’autorise à être plus indulgente avec moi-même (sur ce point je dois avouer que le dialogue avec Monsieur m’aide pas mal).

Et quelque part, je pense que cela m’a aussi ouvert les yeux sur mes propres parents. Cela m’a aidé à mieux accepter leurs faiblesses, leurs difficultés mais aussi à prendre conscience de l’énergie déployée par ma mère pour éduquer deux ados seule. Devenir mère m’a permis de me rapprocher de mes parents.

J’ai appris à m’aimer

Être parent, ce n’est pas de tout repos, c’est sûr. Les nuits sont hachées, les journées éreintantes, et les temps calmes trop courts. Cela m’a obligée à prendre du temps pour moi et à l’apprécier, à réaliser que c’était bien de prendre soin de moi aussi, que je le méritais. J’ai toujours pratiqué une activité « loisir » : danse, théâtre ou clown, en fonction de mes lieux d’habitation. J’ai toujours aimé ça. Maintenant, c’est vital. Je me suis rendue compte que cela fait partie de moi, qu’il y a de nombreuses choses que j’ai pu laisser de côté pour être avec les enfants, mais pas ça. Donc quand j’y suis, j’y suis à 100 %, et qu’est-ce que c’est bon ! Être maman m’a vraiment appris à aimer être moi-même, à aimer être seule, ou avec les autres mais sans ma famille.

Je ne pensais pas écrire autant en entamant ce récit, et je vais m’arrêter là, même si j’ai l’impression que je pourrais encore remplir trois pages sur ce que cela a apporté à mon couple, à ma vie professionnelle, à mes relations amicales, à ma perception du monde.

J’espère avoir réussi à vous montrer un regard correspondant plus aux attentes de la société, c’est vrai, mais réel. J’espère ne pas avoir été trop prosélyte sur la maternité et je préfère le redire : il s’agit de mon expérience, qui n’a pas vocation à être universelle. J’avais simplement besoin de l’exprimer.

Et toi, qu’est-ce que la maternité t’a apporté ou appris sur toi ? Viens en parler dans les commentaires !

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