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J’essaie de réduire le temps d’écran de mes enfants (journal de bord #1)

Fab a entamé avec ses deux filles une bataille contre le temps d’écran illimité. Un combat difficile à mener face à l’attrait des réseaux sociaux. Voici la première partie de son journal qui raconte leur réorganisation familiale sur le sujet.

Tu peux écouter cet article lu par Fab, en bonus de son podcast Histoires de Darons :

Le problème est là. Il n’a pas bougé, il est sous-jacent, terré dans l’ombre depuis quelques années. Il a même grandi ces derniers temps, et personne dans la famille n’ose l’affronter de plein fouet. On sait tous qu’en décidant de s’y attaquer, on va libérer un kraken fou de rage.

C’était le week-end dernier. Après en avoir parlé avec ma chère et tendre, qui m’a délégué officiellement la tâche, je m’y suis collé. J’ai posé la question : comment ça se passe, vos temps d’écran sur vos téléphones, les filles ?

C’était terminé. On ne pouvait plus reculer. J’avais déjà abordé la question à quelques reprises, mais j’étais bien trop couard pour aller me faire déchiqueter la tronche par des ados que je percevais d’ores et déjà comme accrocs. Mais là, il était temps.

Mais avant d’aller plus loin, comment en sommes-nous arrivés là ?

Aux origines de l’addiction aux écrans

Notre aînée est née en 2006. Les vrais “millenials”, c’est cette génération. Pas les vingtenaires, qui ont connu Internet plutôt vers leur petite enfance. Elle est venue au monde avec le wifi partout dans la maison, des ordinateurs portables à portée de main, et très rapidement des smartphones où elle savait swiper à gauche avant même de savoir marcher correctement – j’ai eu mon premier iPhone très tôt, fin 2007.

À l’époque, personne ne parlait du temps d’écran, les téléphones n’étaient pas équipés d’applications calculant tout ça. La prise de conscience sociétale n’est arrivée que très récemment, mais l’addiction est montée très vite très fort, en quelques années. Un grain de sable à l’échelle de l’humanité.

Pour revenir à notre famille, je l’avoue, je le confesse, mea culpa mea maxima culpa : en tant que grand fan d’Internet, j’ai très vite voulu partager cette passion avec mes enfants, je les ai très vite mises devant un ordinateur, je leur ai très vite offert un ordinateur portable, elles ont appris à taper au clavier très rapidement, je les ai laissées libres assez rapidement de leurs faits et gestes sur Internet, privilégiant l’éducation et la liberté à la restriction et à la punition (je dis “je” parce que c’est vraiment mon impulsion personnelle, ma femme m’a totalement suivie sur ce pan de leur éducation).

Mais c’était déjà trop tard, le cercle vicieux était déjà enclenché, sans que je m’en sois aperçu.

Se désintoxiquer soi-même du smartphone

Avant de m’attaquer au problème pour mes enfants, j’ai dû commencer par soigner mon rapport au téléphone. J’en ai parlé dans cet article sur madmoiZelle : 6 trucs pour se désintoxiquer de son smartphone

.

Aujourd’hui, je passe entre 1h30 et 2h par jour sur mon iPhone, alors qu’il est l’un de mes outils de travail de prédilection. J’ai épuré mon smartphone et avec lui, mon usage de celui-ci. Tout comme il est important de mettre un masque lors d’une dépressurisation avant de le poser sur celui des gens autour de toi, il était primordial de prendre moi-même conscience de mes propres comportements addictifs.

Une fois que j’avais réussi à me débarrasser de mon addiction au tél, j’étais prêt à passer à celle de mes enfants. J’étais désormais en capacité de les affronter, ces ados avides d’écrans ultra lumineux-clignotants-gavés de couleurs psychédéliques.

Ma fille devant Insta (vue d'artiste)

Commencer par le diagnostic de l’addiction aux écrans

J’ai donc commencé par le plus dur : le constat de l’existant. Observer leur propre temps d’écran sur la semaine écoulée. Le verdict tombe comme un couperet : il arrive que l’aînée passe 7 à 9h PAR JOUR sur son téléphone, les jours de vacances ou certains week-ends.

La cadette est plus mesurée dans son usage mais limite monomaniaque : elle passe son 1h30 de téléphone quotidien à regarder quasi-exclusivement des vidéos sur Tik Tok.

“Avant de réprimer, éduquer” : je les questionne donc sur leurs usages. La grande a une prise de conscience subite : elle veut faire attention par elle-même avant qu’on mette en place un quota grâce au contrôle parental d’Apple. Oui, c’est sympa mais c’est trop tard, il est temps de te restreindre par la technologie.

Vient alors une phase de négociation de marchand de tapis : je veux 1h, sa mère trouve qu’1h30 c’est une bonne limite, on finira par décider unilatéralement qu’1h15 est un bon compromis, et d’instaurer un couvre-feu digital après 22h. Une première dans notre éducation au numérique. Une première tardive, mais une première nécessaire.

Ma fille, une junkie ?

En apprenant la nouvelle, l’aînée EXPLOSE littéralement, monte s’enfermer dans sa chambre en hurlant, nous accusant de saccager sa future vie sociale en la privant de ses groupes Whatsapp de potes et de ses conv Instagram.

Quand je vais la retrouver 15 minutes plus tard pour entamer une conversation sur le sujet, elle est encore en train de pleurer dans son oreiller à chaudes larmes, et a un comportement limite violent envers moi.

Ça me saute alors au visage : bordel, on dirait une junkie à qui on vient d’enlever sa dope.

Requiem for a Snap, bientôt au cinéma

L’effet sera encore renforcé quand je la retrouverai 30 minutes plus tard, les yeux rougis, la morve au nez, assise en peignoir sur le transat de sa petite terrasse après s’être enfermée dehors, alors qu’on est en plein mois de novembre. Elle viendra s’excuser, une heure plus tard, se rendant compte du caractère un poil exagéré de sa réaction.

Pendant ce temps, la cadette, beaucoup plus mesurée, était d’ores et déjà en train de se mettre des limites journalières par applis. Et à virer les jeux qu’elle lance sans vraiment d’intérêt particulier autre que pour contrer l’ennui. Elle a fait tout ça par elle-même. Deux enfants, deux salles, deux ambiances.

Big Brother is watching your temps d’écran

Le contrôle parental familial d’Apple est drôlement bien fait : il propose de limiter l’usage du téléphone et de paramétrer toutes sortes d’options. On peut donc décider de “cheat days” (comme dans les régimes), d’ouvrir certaines applis illimitées (l’appli Kobo pour lire dans le métro, pareil pour Spotify, ou encore l’appli de méditation, ça c’est okay). Les applis de messages et de téléphone restent par défaut « ouvertes ».

On a paramétré tout ça ensemble. Ce fut une longue négociation : “et pourquoi je peux pas avoir Insta illimité ?” Parce que t’as besoin d’en retrouver un usage modéré.

Désormais, on allait ENFIN avoir un oeil sur l’usage de leur téléphone. Mieux vaut tard que jamais. On ne le savait pas encore à l’époque, mais cet après-midi fut le point de départ d’une nouvelle réorganisation familiale. Le but de cette opération ? Retrouver un usage plus conscient du téléphone.

Rendez-vous prochainement sur Rockie pour la suite de ce journal.

À l’occasion du Safer Internet Day, Marie revient sur madmoiZelle sur les choses toutes simples que tu peux mettre en place pour que ta vie en ligne ne te bouffe pas.

Tu peux aussi regarder cette vidéo de Charlie à propos de la dépendance au smartphone :

Et toi, tu as réfléchi à la (future) consommation d’écrans de tes enfants ? Ou à la tienne ? 


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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