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Source : Série Modern Family
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Passer un Noël sans tensions familiales, c’est possible !

Pourquoi les tensions familiales émergent-elles autant pendant les fêtes de fin d’année ? Voici quelques pistes de réflexion, et des conseils.

Vous êtes peut-être, comme moi, bercée par la nostalgie d’un Noël idéal et magique, tout droit hérité de la pop culture. Mais dans la réalité, Noël n’est pas toujours ce rêve blanc, où tout le monde s’entend à merveille et discute calmement devant un feu de cheminée.

Les fêtes de fin d’année voient souvent des tensions familiales surgir, et j’ai tenté de comprendre pourquoi.

La pression du Noël idéal

Je crois que le premier point à avoir en tête, c’est qu’on se met souvent beaucoup (trop) de pression à Noël, et que plus les attentes sont élevées, plus le risque d’être déçue ou stressée est fort. Et je ne sais pas vous, mais moi, quand je suis stressée ou déçue, je deviens un poil plus à cran que d’habitude. Et une remarque anodine que j’aurais laissé couler en temps normal peut me rendre un peu agressive.

Dans un article intitulé « Enjeux familiaux autour de la fête de Noël », la sociologue Évelyne Favart met en lumière les impératifs traditionnellement associés à Noël, le premier étant qu’il faut se réunir en famille à cette occasion, et le second qu’il faut que cela se passe bien.

« Avec Noël, une autre exigence consiste à ce que les familles qui se rassemblent tentent de gommer les tensions et les conflits. Explicitement, il s’agit de se réunir physiquement et de laisser de côté tout sujet de conversation qui pourrait semer la zizanie. Chacun des participants est ainsi tenu de faire la meilleure figure possible, toutefois des ratés peuvent venir se faufiler dans cette mécanique bien huilée », explique la sociologue.

Le contexte de Noël favorise la résurgence de tensions et de conflits, parfois liés à des non-dits familiaux… La météo peu clémente pousse à rester à l’intérieur dans des logements souvent surpeuplés par rapport à d’habitude. Ajoute à cela des enfants surexcités par les (futurs) cadeaux de Noël, et une bonne dose d’alcool du côté des adultes, et vous avez tous les ingrédients pour que ça pète.

Surtout que Noël rime souvent avec retour chez les parents où les règles et les rythmes de vie sont différents, et les obligations sociales nombreuses (faire du small talk avec des cousins éloignés, manger de la dinde alors qu’on n’aime pas ça, etc.).

Faire le deuil des parents (ou des enfants) parfaits à Noël

Au-delà du risque d’indigestion, les longs repas de fête sont aussi l’occasion –pas si courante– de discuter longuement avec nos proches et de parfois se rendre compte qu’on n’est pas du tout d’accord sur certains sujets d’actualité ou de société. Voire de réaliser à un moment donné que nos parents ne correspondent pas à l’idée que nous nous faisions d’eux.

« Les fêtes de fin d’année sont parfois l’occasion pour les enfants de se rendre compte qu’ils n’ont pas les parents parfaits qu’ils aimeraient avoir, et inversement », explique la psychologue Marie Lafond. « Quand on est enfant, le comportement de nos parents c’est la normalité. En devenant adulte, on a plus de recul pour se rendre compte que nos parents n’ont pas toujours une façon très positive de se comporter avec nous ».

Ce deuil des parents (ou des enfants) parfaits peut être douloureux à réaliser et occasionner des frictions pendant un certain temps. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il est possible ensuite de poursuivre la relation sur des bases plus saines en aimant l’autre pour ce qu’il ou elle est vraiment avec ses qualités et ses défauts.

Le « système familial » et les conflits qu’il engendre à Noël

J’ai découvert récemment dans la newsletter dédiée à la parentalité du New York Times, la notion de « système familial ». L’idée selon laquelle des rôles fixes seraient attribués à chacun des membres de la famille afin de conserver un certain équilibre au fil du temps.

Et même si les enfants grandissent et deviennent adultes, le retour dans la maison familiale peut les replonger dans ce rôle qui ne correspond pourtant plus forcément à la personne qu’ils sont aujourd’hui. Surtout si les enfants ont à leur tour créé leur propre tribu, avec un nouvel équilibre familial et un nouveau rôle.

Pendant les fêtes, des conflits non résolus de l’enfance ou de l’adolescence peuvent alors refaire surface, avec les parents ou entre frères et sœurs.

Marie Lafond m’a rappelée à juste titre que les filles endossaient souvent un rôle de médiatrice dans les familles, quitte à oublier leurs propres besoins.

« Ce qui est important, c’est de ne pas oublier de se respecter soi-même avant de protéger les autres. Les filles ont tendance à se sacrifier pour que tout le monde autour aille bien, mais ça se fait au détriment de leur propre bien-être. Or c’est important de pouvoir se rendre compte de ce qui ne nous convient pas et de le dire. C’est un vrai effort, on est nombreuses à ne pas avoir l’habitude de réfléchir en se disant : “est-ce que c’est OK pour moi ?” avant d’accepter pour faire plaisir », explique la psychologue.

Apprendre à communiquer ses limites et ses besoins

Le risque que l’on court à arrondir les angles en se pliant en quatre (oui, c’est compliqué de faire les deux en même temps…), c’est tout simplement d’accumuler de la frustration et de la rancœur, susceptibles d’éclater plus tard. 

Exprimer ses besoins et ses limites à ses proches, ce n’est pas quelque chose de négatif, au contraire. Et pour cela, passer par la communication non violente peut aider. (Ça tombe bien, on a publié cet article sur le sujet, et aussi celui-ci).

Par exemple, si vous avez vous-même des enfants, vous avez peut-être constaté que leur éducation était devenue un sujet sensible pour vous. Et voir vos parents questionner votre allaitement ou votre manière de fonctionner avec eux peut être difficile à vivre. Pouvoir exprimer ce que vous ressentez sans agressivité devrait vous aider à vous sentir mieux, même si vos parents n’ont ensuite pas forcément la réponse que vous attendiez.

Exemple type : « quand vous me suggérez de passer au biberon parce que ça serait plus facile, c’est douloureux à entendre pour moi, parce que l’allaitement me tient à cœur, même s’il est fatigant et que j’ai besoin de soutien en ce moment ».

Quelques conseils pour gérer les tensions familiales à Noël

Au fil de mes recherches pour préparer cet article, j’ai glané quelques autres conseils pour vous aider à gérer les tensions familiales à Noël.

En bonne introvertie, je pense qu’il est hyper important de pouvoir se ménager des espaces de respiration (surtout si votre séjour en famille doit durer plusieurs jours). Aller vous balader ou courir en solo, faire une sieste au calme ou vous immerger dans un livre… À vous de trouver votre formule pour recharger vos batteries avant le prochain repas de famille.

Vous pouvez aussi réfléchir en amont à ce qui a coincé les années précédentes pour tenter d’agir sur le contexte :

  • Une engueulade sur fond d’alcool ? Ne pas sortir de bouteilles avant 20h et prévoir un apéro sans alcool.
  • Des bagarres entre enfants qui finissent dans les pleurs ? Il est temps de réfléchir à des activités à faire à l’extérieur avec eux cette année.
  • Beaucoup de stress autour de la préparation du repas ? Vous pouvez glisser l’idée de la raclette pas prise de tête et conviviale à la place.
  • Etc.

Enfin, je vous conseille de réfléchir à des chouettes activités à faire en famille avant ou après le repas de fête : des jeux de société, des balades à vélo bien emmitouflés, des ateliers pâtisserie, des visites du musée de la Charentaise (oui, bon, peut-être pas…) Autant d’occasions de passer un moment sympa ensemble sans se prendre le bec.

Et si jamais quelques conflits familiaux surgissent quand même à Noël, ce n’est pas grave. Focalisez-vous sur le positif plutôt que sur les trucs qui foirent. Il y a sûrement au moins UN truc cool dans cette réunion familiale (retrouver vos frangins qui vivent loin, voir des étoiles dans les yeux de votre fille, ou se goinfrer de bûche végan façon tiramisu).


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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